mardi 22 septembre 2020

Absence

Il y a tant de fois, où tes baisers me manquent,
La chaleur de tes lèvres humides dont le souffle,
la voix frêle murmurait dans le soir, amante,
Prononçait en le brûlant, mon nom au souffre...

Il y a tant de fois, où mes doigts esseulés,
Te cherchent dans les draps, et désirent tes caresses,
Les convulsions torrides de ton corps et,
La moiteur de tes cuisses, la douceur de tes fesses.

Si tu voulais encor, je prendrais dans mes doigts
La pointe de tes seins, et mes dents, et ta voix...
D'un petit cri strident briserait le silence...

Si tu voulais encor, les nuits jusqu'à l'Aurore,
En voltes langoureuses, la musique et nos corps...
Il y a tant de fois où je rêve de ces danses.

Francis Bacon

La folie de Bacon ? Le miroir, qui ne réfléchit pas.
Ce visage inconnu, étranger se tient là
Un mensonge, une passion qui brûle...
Aux flammes des entrailles, hululent

Ces âmes aimantes vouées au sang.
Hantent les déserts blancs de la toile,
Entre les couleurs, des taches qui voilent,
Et toi splendeur de mes songes
A toi, l'ignoble mensonge.

Supplique

Supplique
L'enveloppe noire est sombre, de douleur infuse,
La solitude gronde, glauque et moite ;
Me saisit et s'agrippe, colle aux omoplates,
Et dans l'air étouffant, son odeur se diffuse.

Mes articulations torturées dont abusent
Les douleurs ainsi nées de la ligne droite
D'un désert rectiligne, dont la chaleur moite
Se couvre des vautours qui s'amusent.

Et toi ? Où es tu mon étoile ?
Que ce chant d'avenir dévoile ?
Ou es tu, mon amour ?

Mes crimes impunis sont autant de taches
Qui avilissent ma vie, et te l'attachent
D'un dévouement sans fin, et la nuit, et le jour.

Adieu

Si seulement tu savais ce que me dit mon coeur,
Les violons lancinants qui sanglotent, qui pleurent
Nos amours englouties à jamais, à jamais,
emportant le souvenir de tes yeux qui m'aimaient.

Si seulement tu voyais se déchirer mon âme,
Dont les miettes éparpillées au coeur des flammes,
Crépitent loin de toi, dans le feu de l'enfer
C'est une mort sans voix, sans toi c'est un désert.

lundi 21 septembre 2020

Naufragé

Quand je voyais des îles dans le fond de tes yeux,
Que battaient de grands cils d'Albatros je,
Me noyai au large, en chavirant tout court,
Suspendu à tes lèvres : Au secours !

Quand tu parlais voyages, quand tu disais "Demain"
Bel oiseau bleu d'azur, tu étais déjà loin,
Mon regard triste, suivant depuis le rivage
La trajectoire céleste de ton doux visage...

...A présent ? Sur le sable les vagues viennent effacer
Les lettres SOS qui t'étaient destinées
Ange céleste, Sophie reviens t'y souvenir :

Nuit et jour le murmure du clapotis des flots
Sur les rochers, la plage chuchotent en echo
la mémoire d'un Naufragé, de ton sourire.

Rendez-vous

Si les mots employés font luire l'espérance,
Sous la cendre des années, poudre froide et grise
Si le foyer éteint couve le désir intense,
Que les charbons noircis rosissent sous la brise...

Alors vienne le vent de l'automne ; jouent et dansent,
Virevoltent les feuilles qui glissent sous l'emprise
Du brasier renaissant d'un feu jeune et immense,
Ô éternité crue, Ô amours incomprises.

Je t'attendrai, dans l'heure qui suit le crépuscule
Dimanche soir si tu veux, et ne point recule
Sous les marronniers de la place du Berry

Tu viendras je le sais, si tu m'aimes toujours,
le sein nu sous l'étoffe de ton vêtement du jour,
Le coeur déjà en prise, aux flammes qui nous consument

Vaine rêverie

J'ai rêvé ta venue dans la pénombre ce soir,
Splendide Venus qui chaloupait des hanches,
Et ce sourire aux lèvres, pour prix de mes espoirs
Attisait le souvenir de tant et tant de nuits blanches...

Lendemain

J'ai rêvé dans l'odeur de tes draps au matin,
De ton corps assoupi dans mes bras et encor,
Du plaisir de tes lèvres immobiles dans l'aurore,
Sous les chastes baisers dont je faisais larçin.

J'ai rêvé de l'emprise des corps, et de chacun,
De tes cris et soupirs, et des silences d'or,
Entrecoupés de mon nom prononcé si fort
A chaque ondulation lascive du bassin.

Nous avions veillé tard...j'observai ce visage
Endormi sous des boucles pourtant si peu sages...
était-ce celui d'un ange ? Sa lente respiration...

...Qui pourtant dans le soir, en chevauchée sauvage
Dans la sueur, et les cris d'une Walkyrie de rage
m'avait livré son âme d'insatiable démon.

Ma f(l)amme

Tu es ma confidente, toi ma Guide inspirée,
Ô fusée si puissante : éclaire mes devoirs,
Toi l'amour de ma vie, dont la douceur rusée
Se joue des mes tourments, fais triompher l'espoir...

Que dans tes boucles sombres s'emprisonnent à jamais
Mes chagrins et mes peurs, la folie de mon âme,
Que tes baisers libèrent le désir prisonnier
De la torpeur gisant, dans ma geôle infâme.

Dans tes bras pour la vie, s'embrase l'immensité
La joie, l'amour, les cris de jouissance passionnés
Fusent l'avenir, la vie, de mille feux éclatants :

Sous l'immensité sombre tonnent tous ces pétards :
Nos rires. J'applaudis quand s'éclaire le brouillard,
Ton éternel ami, ton mari, ton amant.

Napalm

Il faisait un peu froid, la nuit était tombée,
Nous marchions côte à côte, un moment de tendresse,
Ma main sur ton épaule, avec maladresse
caressait ton cou, tes cheveux, hésitait...

Il faisait un peu froid, mais la nuit protégeait
Nos silences et ces mots doux que nous taisions,
Du doux plaisir tendre, de la complicité,
Des souvenirs étranges et de leurs émotions...

As-tu vu passer devant nous, l'ange d'amour ?
Ses chastes ailes chargées de bombes incendiaires ?
As-tu vu s'embraser mon coeur, mon âme autour ?

Quand mes lèvres brûlaient de sourdes prières,
Qui te criaient "je t'aime ! pour toujours !"
Dans le silence respectueux de nos bons airs ?

Insouciance

Je t'ai rêvée coquine, effrontée de scandale,
Forte, tu voulais, tenais ma main fermement
Nous traversions la rue, étoiles au firmament,
D'un bon pas, tu souriais comme une gosse en cavale !

Au milieu de l'avenue arrêtés, mon rêve...
Se trouble... et d'un geste, tu saisis ma nuque,
Un baiser passionné me couvre de tes lèvres,
La surprise toute entière, toute résistance caduque...

O divine surprise de te livrer ma chair !
Ah que tes baisers me sont mille mystères !
Et l'arc de Triomphe nous surveillait docile...

Pendant que dans tes bras, j'oubliais tout, tout, tout,
Notre étreinte au milieu de l'avenue tout'
Embouteillée scandalise les automobiles.

Faiblesse de la chair

C'est une goutte d'eau, qui glisse au bout d'une feuille,
Et venant à perler, alourdit de cristal,
Fait ployer la ramure verte du cerfeuil,
hésite face au vide, à la chute fatale.

C'est un désir lascif, insistant qui nous cueille,
Obsessif et cruel, sa grimace : le Mal
...Insistant..."ils hésitent ? Qu'il veuillent !"
Quelle torture incessante, et quelle douleur morale !

O Seigneur pardonnez, ces offenses infâmes,
Pardonnez-nous l'Amour, qui me porte vers cette femme,
Elle qui m'aime si douce, et de ses yeux, si purs.

O Seigneur libérez, nos souffrances alarmes,
Laissez-nous succomber, à la luxure, aux flammes,
Prenez pitié Seigneur de nos âmes impures.

Rêverie

Quand la nuit qui s'étire vient prolonger le soir,
Les pensées les plus folles viennent à divaguer
Provoquer la Raison conduisant à rêver...
Rêver que ce sourire ouvrait tous les espoirs.

Quel plaisir ainsi né d'une pensée si noire !
L'adolescente élue reine des nuits d'été
Qui embrase les coeurs à mourir entêté
Obsessive douleur, chandelle de sa gloire...

Errance

Quand la misère du monde insupportable et laide
Me poursuit de son ombre
Engluante et fétide
Une nausée m'empare, O Seigneur gronde
Moi de ton courroux

Saint-Valentin en Carême

Quand le froid ce matin a frappé mon visage,
Dans la nuit silencieuse, les rêves se sont enfuis,
Emportant et baisers, et caresses volages
Avec l'étreinte des corps, fors la peur des envies.

Où sont vos voluptueuses caresses évanouies ?
Les discrètes attentions et les jeux inavouables ?
Dans le noir ce matin, un silence sans vie,
Assomme le plaisir, et le désir accable.

Assassin des amours, le temps qui tue se passe
de séduction, de poésie'nutile se lasse,
Et toute la vie sévère devient un grand chagrin
Froide comme un frigidaire, triste comme ce matin.

Vocation

S'il est une Lumière qui porte vers la Vie,
Le sens d'une prière qui nous tient, nous relie,
Quel est donc cet Amour, qui m'appelle, cette Voix
Tout au fond de nos coeurs et nous conduit vers Toi ?

Absence

Il y a tant de fois, où tes baisers me manquent, La chaleur de tes lèvres humides dont le souffle, la voix frêle murmurait dans le soir, ama...